Rencontre avec Angèle Paoli
Comment présenter Angèle Paoli ? Elle porte le bel élan de Terres de Femmes, la revue numérique de poésie et de critique qu'elle a créée en décembre 2004 avec son mari éditeur Yves Thomas et le photographe et architecte Guidu Antonietti di Cinarca ; elle est poète et auteure ; Son activité de critique littéraire lui a valu le Prix européen de critique en poésie Aristote 2013… Ces éléments de biographie nous révèlent déjà un parcours édifié dans la constance d’un dévouement sans faille à la poésie, à la littérature ; quant à la richesse et la subtilité de cette femme remarquable, elles sont perceptibles dans cet entretien, pour lequel nous la remercions.
Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez créé Terres de femmes? Quelle a été votre motivation première ?
Les raisons qui m’ont conduite à créer Terres de femmes (TdF) sont multiples. Elles sont pour beaucoup liées aux modes de communication du début des années 2000. Nous étions à l’époque de la création des « blogs », et au sortir de l’expérience du site participatif Zazieweb, créé et dirigé par Isabelle Aveline, un site auquel j’ai contribué pendant trois années consécutives. Alors qu’était annoncée la fermeture du site, j’ai souhaité, comme beaucoup d’autres de mes ami(e)s, créer mon propre espace. En décembre 2004. Ce qui m’a conduite à réfléchir sur ce que je voulais entreprendre (ou ne pas entreprendre). Mon idée première était d’ouvrir un espace qui accueillerait à la fois mes propres écrits et les textes littéraires auxquels je suis très attachée. Pour ce qui est de mes propres écrits, ils étaient majoritairement inspirés par mon tropisme corse (je vivais encore en Picardie à ce moment-là) et l’univers des femmes des précédentes générations, en l’occurrence mes aïeules corses, à qui je voulais rendre une parole qui leur avait été confisquée par les us et coutumes insulaires. Le titre de Terres de femmes (au pluriel) joue de ce fait à la fois sur une pluralité et sur l’homophonie « terres »/« taire ».
Quant aux textes littéraires proprement dits, ils continuent d’alimenter mes lectures. Dans le même temps, j’ai voulu poursuivre ma « route en poésie », en poésie contemporaine notamment. Ce qui m’a incitée à découvrir des auteurs et des recueils que je n’aurais sans doute pas eu l’occasion de lire et de fréquenter si je m’en étais tenue aux auteurs dits « classiques » que j’ai fréquentés lors de ma formation littéraire universitaire et tout au long de mes années d’enseignement.
Quel serait l’objectif à atteindre si vous deviez un jour vous dire que votre engagement a mené à la réalisation de ce projet de longue haleine ?
À vrai dire, je ne me pose pas la question des objectifs, en tout cas pas dans le sens où sans doute vous l’entendez. Mes objectifs sont multiples, eux aussi. Il y a d’abord celui de mon propre plaisir. « Le plaisir du texte », plus précisément. Lire, découvrir, faire découvrir, éventuellement promouvoir, partager et tout cela bénévolement, en me conformant aux règles et équilibres mis au point avec mon mari et éditeur-webmestre Yves Thomas (un ancien directeur d’édition d’encyclopédies).
Ensemble nous travaillons à la conception et à la réalisation quotidienne du site, à sa mise à jour permanente… Et à son évolution, et ce sur trois volets principaux : esthétique, typographie, ergonomie…C’est un travail exigeant, que nous accomplissons tous les deux au quotidien, chacun selon ses compétences et son savoir-faire. Nous travaillons en réseau : chaque jour je propose un poème ou une recension ou un extrait d’un texte en prose…et mon éditeur-webmestre en assure la mise en forme et la mise en ligne. Je suis plongée dans mes livres ; lui a les mains dans le cambouis, au cœur d’une machine énorme, complexe, multiple. Notre objectif est de maintenir le plus longtemps possible cet équilibre pour beaucoup conditionné par l’évolution de la santé de mon conjoint (qui souffre d’une sclérose en plaques progressive), équilibre qui est aussi dépendant des aléas informatiques du serveur qui nous héberge, susceptibles un jour de gripper le site, voire de le faire disparaître.
Qu’est-ce qui différencie Terres de femmes, dans sa conception, des sites et revues actuels ? Qu’est-ce que le savoir de votre époux, Yves Thomas, a apporté à la mise en œuvre des contenus éditoriaux ?
En premier lieu, une grande attention a été portée aux questions de circularité et d’indexation, telles qu’on les retrouvait dans les encyclopédies traditionnelles et multimédias. Le site de Terres de femmes ne se contente pas de proposer un grand choix de textes d’auteurs et de recensions. Il propose également un grand nombre d’outils qui facilitent l’accès immédiat à ces textes.
D’abord des sommaires détaillés établis jour après jour (et tous accessibles de manière simplifiée) et trois index principaux qui suppléent aux lacunes de l’outil de recherche plein texte : un index des auteurs, un index chronologique et un index thématique.
L’index alphabétique est un index nominum « raisonné » et interactif, mais aussi un index bibliographique. Pour chacun des auteurs (classés alphabétiquement par patronymes), un lien hypertexte a été établi en direction des articles, notices et /ou extraits concernés de la totalité du site.
L’index chronologique permet d’entrer et de naviguer, mois par mois, année après année, dans l’éphéméride culturelle de TdF.
L’index thématique renvoie à des textes classés sous l’intitulé « mes Topiques », comprenant un grand nombre d’écrits personnels, dont certains ont fait l’objet d’une publication papier.
Chaque note comprend un encadré où sont répertoriés en premier lieu les textes de TdF en relation directe avec l’auteur choisi ; cet encadré comprend également une zone de corrélats (« Voir aussi ») au modèle de ce qui existe dans le thesaurus de l’Encyclopaedia Universalis. Les liens proposés sont des liens internes et des liens externes qui viennent enrichir l’information et qui font l’objet d’une sélection rigoureuse selon des critères de « prioritarisation » hiérarchisés, et qui nous sont personnels.
Le lecteur peut ainsi circuler à sa guise à l’intérieur de la revue ou bien s’en échapper pour poursuivre son cheminement à l’extérieur sur des itinéraires suggérés. Notre volonté première est de ne pas enfermer le lecteur, de ne pas l’emprisonner.
Vérifiés et mis à jour en permanence, les liens internes renvoient aussi bien à des textes récents qu’aux textes les plus anciens de TdF (ceux-ci étant eux-mêmes mis à jour et mis en liens retour – rétroliens – avec les textes les plus récemment mis en ligne). Le système mis en place par Yves Thomas (une circulation réticulaire par circularité) permet d’éviter « l’empilement » rétro-chronologique non raisonné des articles proposés. Ce qui est conforme à l’expérience encyclopédique de mon mari.
Autre point caractéristique de l’esprit dans lequel nous travaillons : les notices bio-bibliographiques des auteurs présents au sein de la revue sont régulièrement vérifiées et mises à jour. Ce qui est rarement le cas des revues en ligne, même les plus prestigieuses.
Il existe par ailleurs une rubrique « Actualités » qui renvoie au « scoop.it » de TdF (une plateforme en ligne de curation de contenu). Cet outil permet au lecteur d’entrer de plain-pied dans l’actualité culturelle. Cette rubrique est élaborée jour après jour à partir des informations que nous recevons : avis de lectures, d’expositions, de rencontres, de concerts, de publications… de France et d’ailleurs. Là encore, nous procédons à des choix et des prioritarisations conformes à notre sensibilité propre et à l’esprit de la revue TdF.
Pour ce qui concerne la mise en forme des textes, ceux-ci font l’objet d’une préparation de copie selon les normes typographiques des pays concernés, mais aussi en conformité avec la charte typographique de la revue.
Telle qu’elle est élaborée, la revue Terres de femmes est l’équivalent pour moi d’une immense bibliothèque, et aussi une mémoire considérable. Qui vient pallier mes propres déficiences (mes « trous de mémoire »). Je m’y réfère continuellement. C’est ainsi que chaque fois que j’ai une recherche à effectuer sur un auteur, mon premier geste est de consulter l’index des auteurs de mon site. Ce qui me permet de vérifier immédiatement si le livre qui m’est nécessaire est présent dans les rayonnages de nos bibliothèques. Je précise par ailleurs que tous les extraits qui sont en ligne sont dûment vérifiés à partir des ouvrages en ma possession.
La poésie est depuis plus d’un siècle un genre délaissé, relégué au dernier rang d’une littérature qui a hissé le roman au pinacle des catégories littéraires. Quelle place peut-elle occuper de nos jours ? Pensez-vous qu’elle puisse être considérée à nouveau comme un vecteur artistique capable de donner forme et voix à des problématiques contemporaines individuelles ou collectives ? Et, pour vous, est-ce là son rôle ?
Je ne suis pas sûre que le roman en tant que genre littéraire jouisse d’un regain d’intérêt aussi important que ce que vous en dites. Ce qui occupe les têtes de gondole des librairies courantes et des maisons de la presse, ce sont davantage des ouvrages qui n’appartiennent à aucune catégorie propre et qui présentent rarement de réelles qualités littéraires. De sorte que je ne suis par certaine que l’opposition ou la rivalité roman/poésie puisse être tenue pour un véritable critère de pertinence. Je ne suis pas non plus convaincue que la poésie ait connu par le passé un engouement qui lui aurait permis d’accéder à une place aujourd’hui perdue.
Il a certes existé de grandes voix, celles que nous connaissons tous à ce jour, mais sommes-nous vraiment sûr(e)s qu’elles aient à ce point marqué les lecteurs de leur génération ? Je crois pour ma part qu’il y a toujours eu des lecteurs-de-poésie et un très grand nombre de non-lecteurs-de-poésie. La poésie a toujours été considérée comme un genre à part et c’est peut-être cela qui en fait sa spécificité et qui lui donne sa part de mystère.
En ce qui concerne la poésie contemporaine, ce qui me paraît évident, c’est qu’elle répond, pour la plupart des poètes, à un véritable engagement. Les véritables poètes non seulement écrivent mais lisent les poètes. Il en résulte cette énergie considérable qui circule dans le microcosme qu’est celui que nous défendons. Les poètes se battent non seulement pour faire entendre leurs voix mais aussi pour faire entendre une symphonie du monde.
Ceci dit, il y a autant de formes de poèmes que de poètes, de formes d’écriture que de sensibilités. Mais ce que j’attends des ouvrages de poésie que je lis vraiment c’est qu’ils me transportent. Très régulièrement, je découvre des voix d’une force vitale inouïe, d’une richesse exaltante. Je suis persuadée que cette exaltation est transmissible à d’autres. C’est sans doute le rôle qu’ont à jouer les passeurs qui gravitent dans le monde de la poésie. Entre les lectures, les rencontres, les performances, les festivals…on ne peut pas dire qu’il ne se passe rien en poésie. Dans ma vie, la poésie est une force underground, une sorte de « basse continue », avec parfois des voix solistes dominantes qui me subjuguent.
Je suis convaincue que la poésie est à même d’apporter au monde, non pas des réponses (il y a beau temps que je n’y crois plus vraiment ! ) mais un regain d’énergie. Une façon aussi de vivre, un regard différent autour de soi. Une façon aussi d’écouter, de se mettre à l’écoute. Il faut bien sûr pour cela une certaine détermination ; et de la persévérance. Rien n’est acquis d’avance. Il y a toute une démarche intérieure à entreprendre, tout un travail sur soi. Car se mettre à l’écoute de l’autre, cela demande aussi de se mettre soi-même à distance. C’est peut-être ce qui décourage le lecteur ordinaire. Les temps n’étant pas vraiment favorables à ce type d’effort. Et puis il faut bien reconnaître que la poésie n’est pas toujours très aisée d’accès pour les lecteurs /auditeurs qui fonctionnent prioritairement sur l’affect. Sur l’immédiateté de l’émotion. Si cette émotion n’est pas d’emblée au rendez-vous, la poésie peut être rejetée. Je crois à ce sujet qu’il faudrait relire Brecht. Et remettre l’accent sur la notion d’identification.
Jugée trop complexe par les uns, trop lyrique par d’autres, trop intellectuelle ou pas suffisamment… la poésie décourage plus souvent qu’elle n’attire. Et pourtant, force est de constater que de nouvelles voix s’élèvent régulièrement, qui font fi des modes, des mouvements, des courants – et, si j’ose dire, des clans – qui font entendre leur émotion, leur colère. Je pense à l’instant au très beau texte de Claude Ber « Célébration de l’espèce » dans Il y a des choses que non. Un texte puissant porté par une voix puissante. Ce qui y est dit, énoncé, nous concerne tous (de mon point de vue). Au point que je viens de le recommander à une amie suisse qui me demandait de l’aider à trouver un texte sur violence/non-violence… Elle n’avait en tête que des voix d’hommes. Je lui ai suggéré ce ouvrage de Claude Ber. J’aurais pu tout autant lui proposer le OUI de Jeanine Baude.
Ai-je répondu à votre question ? En partie, sans doute…Du moins, je l’espère.
Vous évoquez une évolution de la place des femmes au sein du paysage poétique, et vous soulignez le rôle que jouent les revues de poésie en ligne. Pensez-vous que la présence de ces lieux, qui proposent aux lecteurs un accès à des auteur(e)s qu’ils n’auraient par ailleurs peut-être jamais rencontrés, ait modifié les habitudes de fréquentation de la poésie et ses modalités de réception ?
Il faudrait, pour répondre avec précision à cette question, se livrer à une enquête sérieuse, attentive, fournie, de l’ensemble des sites de poésie actuellement disponibles et actifs. Ce qui n’est pas de mon ressort, ni de ma compétence. Cependant, d’après ce que je peux lire et voir ici ou là, il me semble pouvoir répondre que les sites consacrés à la poésie – Terre à ciel ; Ce qui reste ; Les Découvreurs… et Recours au poème, aussi, bien sûr –ont profondément modifié le rapport des lecteurs à la poésie. Et que par ailleurs cela a entraîné une pratique réelle d’écriture. La fréquentation de la Toile et la présence des réseaux sociaux a également modifié les comportements et levé les inhibitions. De sorte que nombreux sont celles et ceux qui se lancent, proposant leurs propres textes. Il me semble que la poésie n’est pas la seule à profiter de cette énergie créatrice. On la trouve également sous les formes artistiques qu’attestent les livres d’artistes ou les livres pauvres…Dans ce contexte très ouvert, chacun peut trouver son compte, choisir la poésie qu’il aime, se lancer sans plus avoir besoin de passer par les éditeurs traditionnels. Sauf que, au bout d’un certain temps, chacun aspire à être publié, lu et diffusé en version papier. C’est là un terrible paradoxe. C’est là aussi que commencent les difficultés. Car les éditeurs ont chacun leur cahier des charges, leurs exigences, qu’il n’est pas aisé de cerner. Le marché de l’édition poétique est un labyrinthe et on s’y perd plus souvent que l’on ne s’y retrouve. Les déconvenues sont souvent au rendez-vous lorsque les auteurs de plus en plus nombreux à publier sur la toile se heurtent au refus des éditeurs papier. C’est une expérience difficile à vivre et à affronter.
Pensez-vous qu’il existe une « poésie féminine » ?
Je ne sais pas s’il existe une « poésie féminine ». L’affirmer agacerait bon nombre de poètes de sexe masculin. Et ferait sans doute bondir nombre de leurs homologues féminins, celles en particulier pour qui sont devenus au fil du temps primordiaux (voire prioritaires) le travail sur la forme, la mise en page et /ou espace du poème, la répartition des blancs et des silences. Sans parler de celles pour qui il est urgent de réduire le vers, de le dépecer, de le restreindre jusqu’à n’obtenir qu’un « essentiel » qui se résume à peu de mots. Une réduction à l’os qui exclut tout sentimentalisme ou toute forme enflammée de l’expression du moi. Ainsi de certains poèmes de la poète argentine Alejandra Pizarnik. Ou encore, plus près de nous et dans les sphères actuelles les plus originales, Laure Gauthier dont les derniers recueils illustrent particulièrement selon moi cette tentative et cette nécessité. Outre une réflexion sur la poésie en parallèle à une réflexion sur la musique. Sur leur mise en résonance. Est-ce que tout ceci est propre à la « poésie féminine » ? Je ne le crois pas. Je crois que les femmes explorent des champs poétiques de plus en plus vastes et de plus en plus diversifiés. Mais elles le font avec leur voix propre, où la problématique (et la pertinence) du féminin /masculin est dépassée.
Parmi les poètes femmes qui me touchent aujourd’hui (mais pas nécessairement sur le plan émotionnel), je peux citer Esther Tellermann. Mais aussi Isabelle Lévesque ou Sylvie Fabre G. Toutes deux pourtant ont une écriture à l’opposé l’une de l’autre. Mais je les reconnais l’une et l’autre, j’oserais presque dire les yeux fermés. Qu’ont-elles en commun en dehors d’être femmes ? Justement, elles sont poètes. Et en chacune d’elles il y a quelque chose de profond qui échappe et qui ne se laisse pas appréhender par la seule question du féminin et du masculin. À dire vrai, lorsque je m’immerge dans un nouveau recueil de poésie, je ne m’interroge pas sur cette question. La rencontre a lieu ou elle ne se fait pas. Elle peut avoir lieu de multiples façons. Tout aussi opposées les unes aux autres. Chaque recueil est une énigme. Chaque poète a son fonctionnement et son mode d’écriture propres. Et, à chaque lecture, je dois me déposséder de moi-même, de mes propres clivages, de mes attentes de lecture, de mes clichés, sonores ou visuels…Me délester de ma propre archéologie, de ma propre mythologie ; me dépouiller de mes présupposés. Chaque recueil est un « monde en soi » et chacun d’eux m’attire par un biais ou par un autre qui n’a rien à voir avec le précédent. D’où mon impossibilité à répondre à semblable question. J’aime tout autant la poésie de Jean-Claude Caër, de Jean-Pierre Chambon, de Jacques Moulin ou d’Emmanuel Merle (je ne peux les citer tous) que celle de Cécile A. Holdban ou de Claudine Bohi. Je n’ai pas de préalable quand j’ouvre un livre.
J’ai bien conscience que la question qui m’est posée est une question complexe et insondable. À chaque fil tiré surgit une réponse possible qui annule la précédente. Ce que je crois savoir, c’est qu’il y a des sensibilités différentes, des modes d’expression qui échappent à toute tentative d’enfermement, à tout déterminisme. Il n’y a pas d’univocité. Il y a des natures différentes, les unes baroques – dont je pense faire partie – les autres au contraire frappées du sceau du minimalisme ou de l’économie de moyens. Les terreaux d’inspirations diffèrent aussi. Qui fournissent une matière où puiser qui appartient à chacun, même si tous peuvent s’y reconnaître à un moment ou un autre.
En définitive, s’il est un point commun, il se trouve dans le sentiment d’une nécessité absolue d’écrire. Une autre réponse me vient à l’instant à l’esprit, et c’est Alejandra Pizarnik qui me la fournit :
« Écrire, c’est donner un sens à la souffrance. » (Alejandra Pizarnik, Journal, novembre 1971).