Revue Ce qui reste, revue de poésie contemporaine

Ce qui reste est assurément ce qui restera lorsque toutes les revues se seront tues. Cette revue numérique est belle, épurée grâce à un design aérien et à une charte graphique moderne qui rendent palpable l'immatérialité essentielle de la poésie, Ce qui reste du langage lorsque mis en demeure de ne plus rien vouloir dire il signifie enfin la parole universelle   de l'Humain.

La revue Ce qui reste est coéditée par Cécile A. Holdban et Sébastien de Cornuaud-Marcheteau, qui, rappelons-le, a sauvé Recours au poème après le piratage dont elle a été victime, et n'hésite pas à mettre ses nombreuses compétences au service de la poésie et de la Littérature. Elle a été créée et dirigée pendant plus d'un an par Vincent Motard-Avargues, qui a lui-même veillé sur Recours au poème durant des années. Son nom est d'ailleurs extrait de son recueil Si peu, tout.

Prendre le temps de lire un poème est un acte de résistance libérateur, une manière de rester dans l’instant présent, d’échapper à la fuite en avant permanente que nous impose le rythme de notre époque. C’est reprendre sa respiration avec l’inspiration des autres.

Revue Ce qui reste, https://www.cequireste.fr/

Le lecteur qui arrive dans ce lieu de ressourcement poétique découvre un menu sobre, sans autre ambition que celle de mettre à la Une un-e poète, dont la présence apparaît dès l'accueil, sur un écran aux teintes qui épousent la couverture du recueil dont on peut découvrir des extraits, afin de conserver à l'essentiel du poème la place entière qu'il lui faut pour déployer ses potentialités salvatrices. 

Pages du recueil Le mouchoir suivi de Les cailles d'Ilìas Papamoskhos,Frédéric Jacquin,Myrto Gondicas consultable sur Calaméo, dans la revue Ce qui reste, https://www.cequireste.fr/le-mouchoir-suivi-de-les-cailles/

 

Autre cadeau, un accès à Calaméo avec lecture possible du recueil ou d'une partie de celui-ci correspondant aux extraits. Le visiteur peut ainsi appréhender dans sa globalité le travail du poète, de l'artiste, le percevoir dans un autre contexte que celui de l'écran (il apparaît dans un livre), et lier ainsi le fragment qui lui est offert à son tout, qui bien souvent demeure essentiel à la constitution d'une globalité sémantique.

Presque invisibles, les directeurs de publication ne sont là que pour disparaître derrière les voiles savamment articulés de pages reposantes, fluides, larges et à l'ergonomie rationnelle sans être lourde, pragmatique sans se déposséder de cette essentielle beauté que l'on trouve dans l'Art, qui n'est autre qu'un chemin vers la matière universelle de l'Humain. A l'image de Sébastien de Cornuaud-Marcheteau, qui oeuvre dans l'ombre et demeure une présence indispensable à la diffusion et à la promotion de la poésie, et de Cécile A. Holdban, qui montre désormais le chemin affirmé d'une présence nécessaire, cette revue est Ce qui reste lorsque rien ne restera d'autre que le poème.