Allô, c’est toi ?
Allô, c’est toi?
Elle répond ; “je sors”
La voix un peu hautaine d’une dame en tailleur
J’ai reposé le combiné, je l’imagine
Clefs à la main
Prête à partir
Sur la tempe une touche de Dior
Elle sort
Où va-t-elle? Des amis? Un spectacle?
A la rencontre de l’âme soeur?
Par la fenêtre, je regarde la mer
Au loin… si loin
Les multiples lumières du continent
Autant de vies
Je suis né de l’hiver
Je suis né de l’hiver
Au bleu d’aubes glaciales
Aux aurores de feu.
Il fut bien long le jour
Tombant, me relevant
Je menai le combat.
Qu’importe ce qu’il fut -
Le présent, l’avenir
Disparaissent déjà
Vienne vite la nuit
Et me rende endormi
Au néant primordial.
Poète, vraiment
Poète
Vraiment, ça devient trop difficile
Alors bientôt je me tairai
Je désapprendrai les mots
Mes lettres déformées deviendront signes
A peine esquissés
Et je m’enfermerai dans mon silence
Seul, sans valise, en plein vent
Comme sur un quai de gare en attente de rien
Les mains et l’âme nus
tirés de Le Temps d’un sein nu, Entre deux chemises, éditions du Puits de Roulle
Longtemps, j’ai écrit
Longtemps, j’ai écrit pour exprimer le meilleur de moi-même
et peut-être en suis-je venu à m’idéaliser un peu.
Maintenant, il va falloir que je m’évertue à devenir digne de ce que j’avais fini par penser être et que je ne suis pas tout à fait.
Read out my words
Read out my words
Not too loud
Just a whisper
Then read them over
Until ravenous ravens appear
And clear your souls of sated thoughts
Back to nought.
Lis mes paroles, bien
Pas trop fort
Juste un murmure
Puis relis-les
Jusqu’à ce qu’apparaissent des corbeaux affamés
Et vident nos âmes de vos pensées rassasiées
Jusqu’au néant
Von Baum gefallen
Von Baum gefallen, buntes Blatt
Du fliegst, Du glaubst dich Schmetterling
Weist Du dich schon tot ?
Tombée de l’arbre, feuille multicolore
Tu voles, tu te crois papillon
Te sais-tu déjà morte?
Questo passeggio tranquillo
Questo passeggio tranquillo
E questo paesaggion mutolo
Pacato
Equilibrio di gridi, risate
E di una parola strozzata
Beffata
Cette promenade tranquille
Et ce paysage silencieux
En paix
Équilibre de cris, de rires
Et d’une parole étouffée
Bafouée