Sandra Lillo, Les Bancs des parcs sont vides en mars
Extraordinaire ! Vraiment... J'ai fait là une rencontre avec une écriture superbe, simple et profonde, authentique et douée d'empathie pour la vraie vie malgré les difficultés de chacun pour la vivre, et usant d'un étonnant "tour de passe passe" stylistique pour le décrire !..
Poèmes et vers s'étalent (s'étagent) dans toute la hauteur de chaque page (on y respire), multitudes d'impressions qui nous rejoignent et dites (en apparence) sans le détour, la "complication-médiation" de la pensée, comme directement "surgies" du cœur, avec des raccourcis étonnants qui ''fulgurent'' l'expérience décrite dans laquelle nous nous reconnaissons tous si bien : vie, nuit, jour, fenêtre, perte, absence de l'être aimé (est-ce une séparation ? Un deuil?), étonnement, le chat, les enfants, le désir – un désir énorme - niché dans notre quotidien quand il est à la fois si riche et si limité !..
Je dis très mal toute ma reconnaissance pour la force de ces poèmes et leur style très agréable, le tout provoquant une rencontre du lecteur avec lui-même, avec ses attentes les plus profondes et la question (omniprésente) du sens de toute vie…
« Il y aura la mer derrière les rideaux
les murs
les messages du vent dans le bec
des oiseaux
la nuit se perdra dans le silence maternel de l'aube
On se racontera l'ordinaire et le champ
de bataille à l'intérieur
tout ce qu'il a fallu détruire pour continuer »