D’un même mouvement, rejoindre l’immédiat et se perdre dans l’immobilité. Reculer loin des significations, ne plus éviter l’altercation avec le réel : voix des choses qui n’existent pas, un silence avec de la matière autour.
L’excès de pensée sur le monde a vidé les lieux, désert de l’île intérieure, naufrage du dehors en des sables sans rivages.
C’est alors qu’une tasse posée sur la table, le fruit roulé hors du plat, des bouteilles vides sur l’étagère apparaissent comme autant de monuments aux choses, salvateurs d’elles-mêmes, actes de présence en quoi notre regard à son tour retrouve ce que nous sommes.
Extrait de L’immobilité et un brin d’herbe
22 .12. 05 – 27. 07. 06