Sylvestre Clancier, L’ÊTRE EN QUESTION QUESTIONS DE LETTRES — Abécédaire existentiel et symbolique

Par |2025-03-06T06:50:50+01:00 6 mars 2025|Catégories : Poèmes, Sylvestre Clancier|

        

     A

Attire
A toi l’en­fant qui vient de naître !
Abel  est-il
A l’u­nis­son de l’
Anci­enne harmonie ?

                       B

Belle promesse de lumière
Béat­i­tude après le cri de vie
Beatrix
Beauté  ou serait-ce la nuit sans le
Bien être,  sans la secrète musique de la mère ?

                    C

Combi­en de temps fau­dra-t-il à
Caïn pour trans­former l’homme   Ce
Cloporte en humain ?

               D

Devines-tu
David qui sera roi
Demain quand
Daniel a péri
Dans la fos­se aux lions ?

            E

Eve
Evit­eras-tu la science
Eve
En
Evitant   la pomme
Eve
En te moquant du serpent ?

                 F

Famil­ière
Fantaisie de la
Femme et de la
Forme
Fabuleuse
Fati­ma
Fille du prophète
Femme d’Ali es-tu sûre de ta main protectrice ?

     G

Génie de la
Généra­tion,
Géni­trice
Gaïa, terre féconde, par­a­digme des
Gamètes bleu vif aux sources de la vie que
Génères-tu?

                  H

Hanni­bal, te
Hisseras-tu jusqu’au som­met, jusqu’à chanter l’
Hymne par­fait
Himalaya de la joie ?

                   I

Imag­ine l’
Infi­ni, Agamemnon,
Imprime l’
Image fugace de la divinité.
Immol­eras-tu ta fille
Iphigénie aux dieux de ton pays ?

                   J

 Jalouse de l’har­monie céleste
Jérusalem de terre et de sang
J’in­voque ta mémoire pour la paix.

         K

K Joseph,
Komplice du mys­tère, chiffre de la
Kabbale
Kafka en son château, en sa méta­mor­phose, sans autre forme de procès.   

                  L

Légère ligne de l’horizon
Lavis de brume et de frimas
Londres, quelle était
L’heure de l’e­spoir dans
Les ténèbres du vert de gris ?

           M

Maudite let­tre du
Malheur :
Marasme
Mort
Malé­dic­tion !
Méphis­to  le
Malin
Mesure-t-il-le
Mal à l’empan de sa
Main ?

          N

Navire céleste pour sauver la
Nature du
Naufrage
Noé économi­sait-il sa peine avant que
Ne survi­enne l’arc-en-ciel ?

  O

Obéir à l’injonction
Ouïr la syl­labe secrète
Opér­er le point avec l’
Ourse polaire !  L’
O de l’homme peut-il
Ouvrir la voie qui mène à l’
Omega ?

          P

Participe à la quête, va jusqu’à Troie où
Pâris endor­mi croit maîtris­er Hélène !
Prends la pour tes ancêtres,  ta
Patrie de vain­queurs à la mâle assurance.
Prends la pour Ménélas
Pour le sage Nestor ou le rusé Ulysse !

           Q

Qu’at­tends-tu que diable ?
Que nen­ni, je n’attends point !
Queneau a des oreilles et fait des exercices
Quel style,
Quand j’y pense et
Que dois-je en conclure ?
Que tout part en quenouille !
Que seule vaut la question !

               R

Ravale ta salive  
Retiens ta parole
Romeo, tu peux plaire en silence, ton œil
Ravageur,  ton charme opère à
Rome aus­si bien qu’à Vérone.
Ralen­tir travaux: Sator Are­po Tenet Opera
Rotas.

                   S

Sacré
Serpent qui
Siffle sur nos têtes
Sois sat­is­fait, la
Science n’é­tait-elle pas
Souhaitée ? Et pour­tant quand j’y
Songe, ce n’est pas la
Sagesse : la con­science est restée
Soli­taire.

           T

Trou­veras-tu la
Tombe du maître,  la voie de la sagesse, la
Trace du passage ?
Tubal­cain, forg­eron de l’esprit
Tiens-nous la main quand nous mar­chons dans les
Ténèbres,
Tentes de rec­ti­fi­er notre chemin ?

        U

Ultime envie avant la fin quand l’
Urgence s’élève ?
Ulysse, com­pagnon de l’hu­main, sauras-tu
User de tes mains pour rendre
Utile ce que la vie t’a appris ? 

       V

Vin ou
Vali­um pour ne pas
Voir la vie ou le
Venin sub­til de l’ennui ?
Vie in Vitro qui fuit la
Vérité
Vinci lui, Vint et Vain­quit.
Victoire de l’art,
Vecteur de l’âme, seule
Voie pos­si­ble ?

        W

Welling­ton fut bien vain­queur à
Water­loo, un an plus tôt naissait
Wagn­er qui plus tard mou­rut à Venise, mais toi
Wilhelm, tu as su de ta flèche sans boire de
Williamine, transpercer le cha­peau de la vilainie.

                 X

« X :La mer cette incon­nue : »
Thalas­sa!  Thalas­sa!  Voici enfin la mer
Xénophon, chroniqueur de l’Epos
Xéno­phobe  ou
Xénophile ? Tu dis la Grèce qui devient légendaire
Pre­mier reporter sans frontière.

                 Y

Ya!  Ya! ”  dis­ait l’id­iot à la garde barrière
” Je fais venir le train quand tu bar­res le chemin !
C’est moi! Si, si, c’est moi qui l’ap­pelle de loin! ”
Puis la bar­rière se lève : tous ceux qui attendaient
ont vu à l’hori­zon le signe de
Yahvé.

  Z

Zut ! C’est déjà fini et « j’ n’avais pas
Zenvie » !
Zénon et les sophismes
Zazie et les
Zazous me font bien rire aus­si, ain­si va la vie, brave
Zoé.

 

 

 

                                  

 

 

Présentation de l’auteur

Sylvestre Clancier

Sylvestre Clanci­er, poète, essay­iste et cri­tique lit­téraire est né à Limo­ges le 19 juin 1946.

Sa for­ma­tion philosophique l’a amené à entre­pren­dre des recherch­es sur l’al­lé­gorie et le sym­bol­isme, ain­si que sur la pata­science et l’imaginaire.
Il est notam­ment l’au­teur d’un Freud, con­cepts fon­da­men­taux de la théorie et de la psy­ch­analyse freu­di­ennes, (Edi­tions Erès — 1998 ), d’un ouvrage de poli­tique fic­tion, une fable philosophique, Le Tes­ta­ment de Mao ( Edi­tions J.P.Delville — 1976 ), d’un essai sur la poésie, La voie des poètes, (Edi­tions J‑P. Huguet, 2002), ain­si que d’un essai socio-his­­torique La Vie quo­ti­di­enne en Lim­ou­sin au XIXème siè­cle (en col­lab­o­ra­tion avec Georges-Emmanuel Clanci­er, Edi­tions Hachette — 1976).
Il a surtout pub­lié des poèmes et des fan­taisies en prose.

Sylvestre Clanci­er a été attaché cul­turel à l’Office de la Langue Française au Québec (Cana­da) où il a égale­ment enseigné la philoso­phie. Il a ensuite enseigné la lit­téra­ture et la civil­i­sa­tion français­es dans les uni­ver­sités de Paris 13 et de Paris 1.
Il a mené par­al­lèle­ment une activ­ité d’éditeur com­mencée chez Robert Laf­font en 1968, puis pour­suiv­ie aux édi­tions Rom­bal­di, Bel­fond, Uni­ver­si­taires, Delarge, Stock, Grand Livre du Mois/Club Français du Livre, Cast­er­man. Il a été co-fon­­da­­teur et Directeur Général des Edi­tions Clan­ci­er-Gué­­naud pen­dant douze ans(jusqu’en 1989) et égale­ment co-fon­­da­­teur et mem­bre du Con­seil d’Ad­min­is­tra­tion des Edi­tions Erès pen­dant vingt cinq ans, de 1981 à 2006.
Il inter­vient de manière bénév­ole dans de nom­breuses asso­ci­a­tions d’écrivains où d’amis d’écrivains dont il est mem­bre act­if ou bien d’institutions lit­téraires dans lesquelles il a été élu.
Ain­si est-il mem­bre fon­da­teur et prési­dent de l’As­so­ci­a­tion des Amis de Gas­ton Miron., mem­bre des asso­ci­a­tions d’amis de Roger Cail­lois, de Robert Desnos, de Gas­ton Bachelard, de Jean Les­cure, de Robert Marger­it ou de Louis Guil­laume, ou encore mem­bre de la Mai­son des Ecrivains et de la Mai­son de Poésie.
Mem­bre du bureau de l’ Asso­ci­a­tion Inter­na­tionale de la Cri­tique Lit­téraire (AICL accréditée auprès de l’UNESCO), il est socié­taire et admin­is­tra­teur élu de la Société des Gens de Let­tres de France. Après y avoir assuré les fonc­tions de Rap­por­teur général et de Prési­dent de la Com­mis­sion des Affaires finan­cières et des legs, il y pré­side les Com­mis­sions de la poésie, des affaires européennes et de la francophonie.

Mem­bre élu de l’Académie Mal­lar­mé, il en assure le secré­tari­at général.
Il est Prési­dent en exer­ci­ce du P.E.N. Club Français et co-prési­­dent de La Nou­velle Pléi­ade qui décerne, chaque année, en parte­nar­i­at avec l’Organisation Inter­na­tionale de La Fran­coph­o­nie (O.I.F.), le Grand Prix de Poésie de langue française Léopold Sédar-Senghor.
Il est égale­ment mem­bre de plusieurs autres jurys, notam­ment ceux du Grand Prix de la Cri­tique lit­téraire et du Prix Louis Guil­laume du poème en prose et celui des Prix Roger Cail­lois décernés chaque année dans le cadre d’un parte­nar­i­at entre l’Académie Française, le PEN Club français et la Mai­son de l’ Amérique Latine.

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Bib­li­ogra­phie 

Pub­li­ca­tions
– Saisons et rivages, (en col­lab­o­ra­tion avec Julia Reix) aux Edi­tions de la Tour de Feu — 1967.
– Pro­fil du songe, aux Edi­tions Encres Vives — 1971.
– Tex­truc­tions, aux Edi­tions de la Revue Méta­mor­phoses — 1973.
– L’her­bier en feu aux Edi­tions Proverbe — 1994 (avec un tirage de tête sur Arche: 70 ex.numérotés enrichis d’une gravure orig­i­nale d’Anne Ar Moal signée et numérotée).
– Enfrance (Poèmes & Prose) aux Edi­tions Proverbe — 1994.
– Le présent com­posé, coédi­tion Ecrits des Forges (Québec) et Proverbe — 1996 (com­por­tant 60 ex. de tête signés et numérotés enrichis d’une gravure orig­i­nale d’Anne Ar Moal).
– L’an­i­mal ani­mé, Bes­ti­aire sym­bol­ique, aux édi­tions Proverbe, 1999 (com­por­tant 30 ex. numérotés et signés enrichis d’oeu­vres peintes orig­i­nales — tech­nique mixte- de Sarah Wiame).
– Pier­res de mémoire, Coédi­tion Ecrits des Forges et Proverbe, 2000
– Poèmes de la baie, Les Cahiers bleus, 2001
– L’Âme alchimiste, édi­tions Proverbe, 2002
– Poèmes de l’avant / Poèmes de l’après, La Porte, 2003
– Une couleur dans la nuit, édi­tions PHI / Ecrits des Forges, 2004
– Ecri­t­ures pre­mières, édi­tions L’Improviste, 2004
– La lin­gua improb­a­bile del­la memo­ria, La Porte, 2005.
– L’éternel éphémère des vis­ages et des corps, avec des repro­duc­tions en couleur d’œuvres orig­i­nales du pein­tre Dan Barichas­se, Pro­dro­mus, 2005.
– Un jardin où la nuit respire, édi­tions PHI / Ecrits des Forges, 2008.
Généalo­gie du paysage / Qua­trains lim­ou­sins, L’Harmattan, 2008.
– Le Livre d’Isis, Al Man­ar, 2009.

Livres d’artistes
– Végé­tal et sournois , avec des dessins de Sarah Wiame, aux Ed. Céphéides — 1996
– Zep­po, enrichi d’oeu­vres peintes orig­i­nales de Sarah Wiame, aux Edi­tions Céphéides — 1997.
– Télé­grammes du ciel, enrichi de tech­niques mixtes orig­i­nales de Sarah Wiame, aux Edi­tions Céphéides 1997.
– Guet­teurs d’E­ter­nité, Le Grand Livre Nami­ki, Paris et Tokyo 1998.
Ici comme la flèche après l’œu­vre du temps, livre d’artiste au tirage lim­ité à dix exem­plaires avec des pein­tures orig­i­nales de Georges Badin, 1998, présen­té à la galerie Berthet-Aittouarès.
– “Cou­plet de la rue de Bag­no­let”, livre poème en hom­mage à Robert Desnos avec des col­lages de Sarah Wiame, aux édi­tions Céphéides, 1999 ( exposé à la Librairie Nicaise) .
– Le Dit du marin, poèmes autour de pho­tos d’Anne Ar Moal, print­emps des poètes 2000.
– Si loin dans l’océan, livre d’artiste au tirage lim­ité à sept ex., avec des pein­tures orig­i­nales de Claude Bel­le­garde, édi­tions La Chou­ette diurne, Paris, 2000.
– La Toi­son d’elles, livre d’artiste au tirage lim­ité à douze ex., avec des pein­tures orig­i­nales d’Au­gus­ta de Schu­cani, 2001, présen­té à la galerie Berthet-Aittouarès.
– Requiem pour un oiseau, livre d’artiste au tirage lim­ité à sept ex., avec des pein­tures orig­i­nales d’Au­gus­ta de Schu­cani, 2003.
– Ombres et lumières, livre d’artiste au tirage lim­ité à sept ex., avec des pein­tures orig­i­nales d’Au­gus­ta de Schu­cani, 2004.
– Comme un jardin secret, livre de bib­lio­philie imprimé sur vélin d’Arche à tirage lim­ité à trente ex., avec des lith­o­gra­phies orig­i­nales de Auck, Paris, 2005.
– Reviens au jardin de l’enfance, livre d’artiste au tirage lim­ité à qua­tre ex., avec des pein­tures orig­i­nales d’Au­gus­ta de Schu­cani, 2006.
– Ani­ma mia, livre d’artiste au tirage lim­ité à sept ex., avec des pein­tures orig­i­nales d’Au­gus­ta de Schu­cani, 2006.
– Le Livre d’Isis, livre d’artiste au tirage lim­ité à qua­tre ex., avec des pein­tures orig­i­nales d’Au­gus­ta de Schu­cani, 2007.
– La Vierge et la Licorne, livre d’artiste au tirage lim­ité à sept ex., avec des pein­tures orig­i­nales d’Au­gus­ta de Schu­cani, 2008.
– Il marche, livre d’artiste au tirage lim­ité à dix-huit ex., dont trois Hors Com­merce, avec des pein­tures orig­i­nales d’Au­gus­ta de Schu­cani, 2008.
– Ren­dus à l’infini de ta langue, « livre pau­vre », Col­lec­tion Don du poème conçue par Daniel Leuw­ers, tirage lim­ité à six ex., avec un lavis orig­i­nal au pochoir d’Au­gus­ta de Schu­cani, 2008.

Présent et présen­té dans les antholo­gies suivantes
– La ville des poètes, Fleurs d’Encre / Le Livre de Poche, Hachette Jeunesse, 1997
– La révolte des poètes, Fleurs d’Encre / Le Livre de Poche, Hachette Jeunesse, 1998 
– Jouer avec les poètes, Fleurs d’Encre / Le Livre de Poche, Hachette Jeunesse, 1999
– La poésie française con­tem­po­raine de Jean Orizet, Le Cherche Midi, 2004
– Antholo­gie de la poésie française de Jean Orizet, Edi­tions Larousse, 2007
– Poésies de langue française 144 poètes d’aujourd’hui autour du monde, Edi­tions Seghers, 2008
– La poésie est dans la rue, 101 poèmes protes­tataires pour aujourd’hui, Le Temps des Ceris­es, 2008

Il a présen­té la poésie québé­coise con­tem­po­raine dans Cette langue qu’on appelle le français, Inter­na­tionale de l’imaginaire, N° 21, L’apport des écrivains fran­coph­o­nes à la langue française, BABEL, 2006

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