Théo Sigognault, Chants

L’amour, l’amitié, les passantes, les rencontres, les nuits blanches, les jours noirs, ces lieux de l’innocence sont un retour à l’essentiel, à ce lieu simple de la vérité.

Ce jeune poète nous emmène sur des chemins sentimentaux au sens le plus noble du terme, où l’amour coule dans les fleuves tendres du soleil. Romantique ?

Pas vraiment, car le voyage est parfois difficile quand « on regarde l’Ange au fond des yeux », quand l’amour peut aussi bien égarer que protéger, même si la chair recherche l’extase dans un galop d’images qui se confondent.

 Ici, le monde est nu. L’homme costumé, masqué, ayant créé, pour son confort, des structures mentales artificielles à l’aide de langages simplifiées et de codes abstraits, n’est plus là.

Renaissent alors la sensualité et la fraîcheur de vivre, la peau de diamant, les mains qui caressent l’océan, avec un parfum poudreux sur « l’échine du vent », même si soudain peut surgir « un troupeau  d’ogres édentés ».

 Quand le corps de l’être humain est la maison du monde, l’âme s’envole au-dessus des jardins, des forêts et des rivières, car après avoir mis en poésie les rencontres avec Lola, Jeanne, Juliette, Jérémy, Mathias et bien d’autres, la nature avec ses paysages, ses vents, ses abeilles, ses nuages et ses rêves, peuplent la Terre sous le rire des étoiles.

 

Théo Sigognault, Chants, julien nègre éditeur, Juin 2018

L’amour n’est pas toujours simple, et une larme peut devenir un cristal de neige. Le labyrinthe des squelettes nous attend alors, l’arc-en-ciel aux sept parfums se désagrège, les images et les sensations prennent une dimension surréaliste, le corps va à la terre, l’âme part vers la mer, dans un éclatement de mots qui nous projette au milieu de territoires inexplorés.

Finalement après la délivrance d’un chaos qui nous guettait, la libération se résout en une seule équation, un seul terme : s’aimer.