Tidj / Temps, et autres poèmes
Tijd
Ik droomde, dat ik langzaam leefde ....
langzamer dan de oudste steen.
Het was verschrikkelijk: om mij heen
schoot alles op, schokte of beefde,
wat stil lijkt. 'k Zag de drang waarmee
de bomen zich uit de aarde wrongen
terwijl ze hees en hortend zongen;
terwijl de jaargetijden vlogen
verkleurende als regenbogen .....
Ik zag de tremor van de zee,
zijn zwellen en weer haastig slinken,
zoals een grote keel kan drinken.
En dag en nacht van korte duur
vlammen en doven: flakkrend vuur.
- De wanhoop en welsprekendheid
in de gebaren van de dingen,
die anders star zijn, en hun dringen,
hun ademloze, wrede strijd ....
Hoe kón ik dat niet eerder weten,
niet beter zien in vroeger tijd ?
Hoe moet ik het weer ooit vergeten ?
Temps
« J’ai rêvé que je vivais lentement…
Plus lentement que la plus vieille des pierres
C’était horrible : tout ce qui autour de moi semblait silencieux
s’élançait, cahotait et tremblait.
J’ai vu l’impulsion avec laquelle les arbres percent et se tordent à travers le sol
Tout en chantant de manière rauque et heurtée
Pendant que les saisons de l’année passaient à toute vitesse colorées comme des arcs en ciel
J’ai vu l’agitation tremblée de la mer , son gonflement et sa résorption
À l’instar de ce qu’une énorme gorge est capable de boire.
J’ai vu le jour et la nuit
de courte durée, je les ai vu faire long feu
Ils éteignent la flamme vacillante
Ils étouffent le désespoir et l’éloquence dans l’expression des choses
Qui autrement sont fixes
Et leur urgence, leur lutte cruelle, à bout de souffle
Que ne la savais-je pas plus tôt,
que ne le voyais je pas mieux auparavant…
Comment de nouveau l’oublier jamais … »
Ce poème « Temps »( Tijd) à été écrit par M. Vasalis en 1940
alors que l'Allemagne nazie masse ses troupes à la frontière.
Il se trouve dans son recueil « Parken en woestijnen . ( Parcs et Déserts)
Un recueil qui commence avec le quatrain suivant :
« Le bus roule comme une chambre à travers la nuit
La route est droite, la digue sans fin
À gauche, il y a la mer apprivoisée mais inquiète
Nous guettons, une petite lune luit doucement »
*
Is het vandaag of gistren, vraagt mijn moeder,
Is het vandaag of gistren, vraagt mijn moeder,
bladstil, gewichtloos drijvend op haar witte bed.
Altijd vandaag, zeg ik. Ze glimlacht vaag
en zegt: zijn we in Roden of Den Haag ?
Wat later: kindje ik word veel te oud.
Ik troost haar, dierbare sneeuwwitte astronaut
zo ver al van de aarde weggedreven,
zo moedig uitgestapt en in de ruimte zwevend
zonder bestek en her en der.
Zij zoekt - het is een s.o.s. -
haar herkomst en haar zijn als kind
en niemand niemand, die haar vindt
zoals zij was. Haar franse les
herhaalt zij: van haar 8e jaar:
'bijou, chou, croup, trou, clou, pou, òu,
die eerste juffrouw, weet je wel
die valse ouwe mademoiselle
hoe heet ze nou. Ik ben zo moe.'
Had ik je maar als kind gekend,
die nu mijn moeder bent .
Sommes-nous aujourd’hui ou hier, demande ma mère.
Sommes-nous aujourd’hui ou hier, demande ma mère.
Calme, flottant légère sur son lit blanc.
Toujours aujourd’hui, dis-je. Elle sourit vaguement
Et dit : Sommes-nous à Roden où à La Haye ?
Plus tard : mon enfant, je deviens bien trop vieille.
Je la console, ma très chère astronaute en blanche-neige
Déjà emportée si loin de la terre,
Si courageusement descendue à l’arrêt et planant dans l’espace
Hors cadre et ici et là.
Elle cherche - c’est un s.o.s.-
Son origine et son être d’enfant
Et personne, personne qui puisse la trouver
Telle qu’elle était. Elle répète sa leçon de français
À l’époque où elle avait 8 ans :
« bijou, chou, croup, trou, clou, pou, òu,
Cette première demoiselle,
Cette fausse vieille mademoiselle
Comme s’appelle-t-elle encore. Je suis si fatiguée. »
Si seulement j’avais connu l’enfant
Qui est ma mère maintenant.
*
Vriend
Vriend, metgezel, die meer en minder is
dan vader, moeder, minnaar, kind
hetzelfde als ik, maar anders
onafhankelijk en toegewijd
ouder, jonger, van dezelfde tijd.
Trooster, die getroost kan worden
baken en verhanger van borden
broeder, maar van een andere moeder, zonder rivaliteit
met wie ik samenloop en die mij begeleidt.
Hij gunt mij om te leven en als ik dood
zou willen, geeft hij mij gelijk.
Soms is het, dat ik om hem alleen
verdragen blijf, wat zonder hem ondraaglijk scheen.
Zonder een enkele verplichting
loop ik en altijd in zijn richting.
uit De oude kustlijn
Ami
Ami, compagnon qui est plus et moins
Que père, mère, amant, enfant
Indépendant et répondant
Plus âgé, plus jeune, contemporain.
Consolateur qui peut être consolé
Balise et déménageur de tableaux
Frère, mais d’une autre mère, sans rivalité
Que j’accompagne et qui me conduit.
Il m’encourage à vivre et me donne raison
Si je veux mourir.
Il arrive parfois d’être le seul grâce à qui je continue à supporter
Ce qui sans lui me semblerait insupportable.
Sans aucune obligation
Je cours et toujours dans sa direction.
Extrait du recueil « La vieille ligne de la mer »
*
Sprookje
Voor mijn moeder en dochtertje
Zij luisteren beiden naar haar oud verhaal,
wondere dingen komen aangevlogen
zichtbaar in hun verwijde ogen,
als bloemen drijvend in een schaal.
Er is een zachte spanning in hun wezen,
zij zijn verloren en verzonken in elkaar,
- het witte en het blonde haar -
geloof het maar, geloof het maar,
alles wat zij vertelt is waar
en nooit zal je iets mooiers lezen.
Uit: De vogel Phoenix, ( Uitgeverij van Oorschot 1949)
Un conte
Pour ma mère et ma petite fille
Elles écoutent toutes les deux son récit ancien
Des merveilles arrivent à tire d’aile
Visibles dans leurs yeux écarquillés
Comme des fleurs flottant dans une coupe
Sur leur visage se dessine une douce tension
Elles sont perdues et noyées l’une dans l’autre
- cheveux blancs et cheveux blonds -
Crois-le seulement, crois-le
Tout ce qu’elle raconte est vrai
Et jamais tu ne lira rien de plus beau.
Extrait de l’oiseau Phénix ( 1949)