Tombeau de Jointure (100)
Ce n'est pas sans un léger pincement au cœur qu'on assiste à la disparition d'une revue car ce n° 100 est le dernier. Même si l'on sait que la flamme de la poésie continuera de brûler dans la nuit ; la nature ayant horreur du vide, une disparition est vite comblée par des naissances ! Jointure se présente comme une revue catalogue (quelques pages consacrées à un poète), une sorte d'anthologie… Georges Friedenkraft, dans son éditorial intitulé "Bon cent : nous y voilà !", retrace l'histoire de cette revue et annonce d'autres aventures sans en préciser la teneur…
Poésie sans doute "classique" (vers comptés, rimés, regroupements strophiques attendus…) mais on peut aussi découvrir quelques poètes que j'aime particulièrement pour les thèmes qu'ils abordent, des poètes que je suis depuis plusieurs années comme Georges Drano, Nicole Drano-Stamberg, Marc Dugardin, Guénane, Jean-François Mathé, François Perche, Geneviève Raphanel, Roland Reutenauer, Jean-Claude Xuereb : que des auteurs Rougerie ! Mais il est vrai que Rougerie s'est offert une publicité en quatrième de couverture… Dont quatre des poètes précédents figurent dans la réclame ! Ce qui tend à prouver que, non seulement, Olivier Rougerie soutient financièrement les expériences les plus obscures, mais qu'il sait mettre en valeur les poètes qui sont à son catalogue. Et ce n'est pas rien en ces temps d'arnaques sonnantes et trébuchantes ! Mais ce ne sont pas les seuls poètes au sommaire de Jointure : je retrouve aussi Jeanine Baude, Guy Chaty, Ferruccio Brugnaro que j'ai appréciés à divers titres.
Et, surtout, ce n° 100 se termine par un historique des 17 premières éditions du "Festival Populaire de Poésie nue". Je me souviens d'avoir participé à la septième édition à la demande de Miguel-Angel Fernandez-Bravo (qui avait souhaité que je mène une enquête auprès des revues de poésie à une époque où l'informatique domestique était hors de prix !) qui s'était tenue à Nanterre en 1981 : de quoi prendre un coup de vieux, malgré tout ! Mais j'aurais garde de ne pas omettre que le nom Jointure vient de "jointée" qui désigne le contenu de deux mains jointes en grains de blé : voilà qui devait être dit.