Une poésie qui “vous” explose

 

            Je voudrais avant tout dire le choc que fut ma ren­con­tre avec les deux séries de poèmes de James Byrne ici présen­tés. Traduire, bien traduire – autant qu’il soit pos­si­ble – requiert une dis­po­si­tion, un état d’e­sprit par­ti­c­uli­er, sur lequel je m’in­ter­roge depuis longtemps. Je n’ai que des images pour ten­ter de cern­er l’ex­péri­ence par­ti­c­ulière qu’est la tra­duc­tion – une expéri­ence intime, trou­blante, dérangeante – qui met en péril, en quelque sorte (même si tem­po­raire­ment, dans l’e­space et la durée du tra­vail entre­pris) la per­son­ne de celui qui s’in­tro­duit – presque par effrac­tion – à l’in­térieur du “crâne” même de l’au­teur. Car c’est celà que je ressens – que je recherche : je vais chercher les mots au coeur du labyrinthe d’une pen­sée qui n’est pas la mienne, mais qui la devient, l’e­space  pal­pi­tant de l’oeu­vre – et qui laisse des traces dans ma vie en dehors de l’oeu­vre – si tant est qu’on ressorte jamais de la grotte-palais de la pen­sée d’autrui.

            Traduire, c’est un com­bat con­tre l’om­bre des mots de l’Autre, pour les amen­er à la lumière de votre langue. Et plus le poème est fort, plus la lutte est sévère, plus l’ac­com­plisse­ment s’ac­com­pa­gne d’une “illu­mi­na­tion” – qui n’est pas sans rap­pel­er, sans doute, l’ex­tase dans laque­lle, ain­si que la décrit Le Tré­sor de la Langue Française “une per­son­ne, se trou­vant comme trans­portée hors d’elle-même, est sous­traite aux modal­ités du monde sen­si­ble en décou­vrant par une sorte d’il­lu­mi­na­tion cer­taines révéla­tions du monde intel­li­gi­ble, ou en par­tic­i­pant à l’ex­péri­ence d’une iden­ti­fi­ca­tion, d’une union avec une réal­ité tran­scen­dante, essen­tielle.” Une expéri­ence que d’au­cun qual­i­fieraient sans doute de mys­tique, à l’im­age de la Sainte Thérèse du Bernin —  une expéri­ence envoû­tante,  totale — intel­lectuelle et sensorielle.

            Le poète ne saurait m’en vouloir de com­mencer par cette révéla­tion intime,  lui qui, lors d’une inter­view (par Vale­rio Cru­ciani,  www.amnesiavivace.it) dis­ait qu’il fal­lait au poète le cran de trans­met­tre – mais aus­si de con­fi­er — quelque chose au lecteur :

 

            “some­thing must be impart­ed, giv­en away by the poet to the read­er. And that    takes guts.

 

            C’est,  implicite­ment, n’est-ce pas, accepter que le lecteur à son tour apporte quelque chose au poème qu’il a lu et qui le trans­forme. Or, traduire, c’est lire au car­ré : lire entre les lignes, entre les mots, entre les langues. C’est donc aus­si percevoir les effets du poème de façon ampli­fiée, comme par l’ef­fet de “caisse de réson­nance” qu’est ce crâne qui dou­ble le vôtre. Et les poèmes de Byrne que j’ai ren­con­trés ont des effets dévas­ta­teurs, com­pa­ra­bles à ceux d’une mine antiper­son­nel cachée sous la sur­face (du poème), dont les titres sont un leurre.

            Ce n’est sans doute pas non plus un hasard si James Byrnes, dans une autre inter­view http://idontcallmyselfapoet.wordpress.com/2012/08/08/james-byrne/, , évo­quant sa for­ma­tion, se réfère à une let­tre du poète Emi­ly Dick­in­son, con­sid­érant que la lec­ture de poésie ne se conçoit pas sans explo­sion (If I feel phys­i­cal­ly as if the top of my head were tak­en off, I know that is poet­ry. (…). Is there any oth­er way?” ) ain­si, pour le jeune Byrne sat­uré de poésie clas­sique  et prêt à la rencontre :

 

            “the space had been cul­ti­vat­ed for Gins­berg quite per­fect­ly to come along and   do what Dick­in­son said that poet­ry might do and lift the top off my skull”.

 

            D’une cer­taine façon, la matière poé­tique est donc de la dyna­mite – sinon, elle n’est pas poésie : c’est ce que démon­tre l’art de James Byrne, à tra­vers ces  poèmes  qui  jouent sur la banal­ité affichée des titres, et pour le pre­mier, “L’Un/l’autre”, sur la duplic­ité d’un réel dans lequel les rôles sem­bleraient inter­change­ables, ain­si que le sug­gère l’al­ter­nance en forme de chi­asme,  dans chaque dis­tique,  des actions, celle du bour­reau, celle de la vic­time… Car cette banal­ité, c’est celle d’une guerre, de La guerre  dans toute son ubiq­ui­té – du mas­sacre qui coex­iste avec de pais­i­bles images : au sable de l’as­sas­sin et au car­nage, répon­dent  l’om­bre d’un figu­ier, la pous­sière qui fuit entre les mains…

            Le titre suiv­ant, “Cartes Postales”, sem­blerait annon­cer de liss­es images – les clichés hédon­istes et/ou exo­tiques qu’ un touriste envoie, accom­pa­g­nés d’un bref texte per­for­matif et dérisoire… s’il n’é­tait pas sans rap­pel­er le titre d’un ouvrage du philosophe décon­struc­teur de la pen­sée,  Jacques Der­ri­da, pour qui le  «tra­vail de minage et de démi­nage dans la langue» présente bien des points com­muns avec le pro­jet explosif de la poésie.

            Dans cet ouvrage, La Carte Postale, de Socrate à Freud et au-delà (Flam­mar­i­on, 1980), Der­ri­da présente la philoso­phie comme une carte postale envoyée à un des­ti­nataire qui, en réal­ité, ne la recevra jamais. En effet, la carte postale, comme la pen­sée, n’est telle que dans le “sus­pens” entre les des­ti­na­tions – “l’in­stant” insta­ble des pos­si­bles. Arrivées à des­ti­na­tion, l’une n’est plus qu’un brim­bo­ri­on de papi­er glacé, l’autre, une forme prête aux aléas de l’a­cadémisme, des sys­tèmes, des intégrismes.

            On peut par analo­gie, penser que, tout comme la philoso­phie, une poésie qui atteindrait sa des­ti­na­tion  cesserait d’être poésie : “elle doit demeur­er on the road ou en vol, rester entre les des­ti­na­tions, tou­jours sus­cep­ti­ble d’être réex­pédiée ailleurs” (Rober­to Mag­giori http://www.liberation.fr/livres/2009/05/28/sur-la-route-de-derrida_560588) ) — relue, dite, traduite … trans­mise de nou­veau avec toute sa charge de détonation…

            Ces “cartes postales” sont de déchi­rantes pho­togra­phies d’in­stants de mon­stru­osité tran­quille qui font “explos­er” le texte dès qu’on en saisit la présence. Le désas­tre de l’hu­man­ité inscrit sous les gestes apparem­ment les plus ten­dres ou puérils – éplucher le par­fum d’un fruit, s’é­bat­tre dans un ter­rain de jeu —  sub­ver­tit le réel qu’on imag­i­nait. Il vous impose des images d’hor­reur et de détresse qui cul­mi­nent dans les deux “cartes postales qui n’ont pu être envoyées” . Oui, l’hor­reur est indi­ci­ble, intrans­mis­si­ble – elle vous atteint, mais elle ne peut que vous frap­per — dans le silence de leur nuit – entre les mots — entre les images.

            Oui, James Byrne est un grand dyna­mi­teur – un grand poète. Fon­da­teur et rédac­teur de la revue poé­tique “The Wolf”, je ne peux m’empêcher de l’imag­in­er un peu comme le Step­pen­wolf de Her­man Hesse… C’est une voix orig­i­nale, atyp­ique, maîtrisant par­faite­ment les codes poé­tiques, pour s’en affranchir, et nous entraîn­er avec lui, dans “l’in­tran­quil­lité” défini­tive de qui, se trou­vant en quelque sorte “au coeur des ténèbres”, ne peut plus, l’ayant lu, oubli­er les défla­gra­tions de ses images dans l’enfer/envers du monde que révèle sa poésie. Je vous la trans­mets, avec toute mon émotion.

Mar­i­lyne Bertoncini

La ver­sion anglaise des poèmes est suiv­ie de leur tra­duc­tion en français.

 

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Marilyne Bertoncini

Biogra­phie Enseignante, poète et tra­duc­trice (français, ital­ien), codi­rec­trice de la revue numérique Recours au Poème, à laque­lle elle par­ticipe depuis 2012, mem­bre du comité de rédac­tion de la revue Phoenix, col­lab­o­ra­trice des revues Poésie/Première et la revue ital­i­enne Le Ortiche, où elle tient une rubrique, “Musarder“, con­sacrée aux femmes invis­i­bil­isées de la lit­téra­ture, elle, ani­me à Nice des ren­con­tres lit­téraires men­su­elles con­sacrées à la poésie, Les Jeud­is des mots dont elle tient le site jeudidesmots.com. Tit­u­laire d’un doc­tor­at sur l’oeu­vre de Jean Giono, autrice d’une thèse, La Ruse d’I­sis, de la Femme dans l’oeu­vre de Jean Giono, a été mem­bre du comité de rédac­tion de la revue lit­téraire RSH “Revue des Sci­ences Humaines”, Uni­ver­sité de Lille III, et pub­lié de nom­breux essais et arti­cles dans divers­es revues uni­ver­si­taires et lit­téraires français­es et inter­na­tionales : Amer­i­can Book Review, (New-York), Lit­téra­tures (Uni­ver­sité de Toulouse), Bul­letin Jean Giono, Recherch­es, Cahiers Péd­a­gogiques… mais aus­si Europe, Arpa, La Cause Lit­téraire… Un temps vice-prési­dente de l’association I Fioret­ti, chargée de la pro­mo­tion des man­i­fes­ta­tions cul­turelles de la Rési­dence d’écrivains du Monastère de Saorge, (Alpes-Mar­itimes), a mon­té des spec­ta­cles poé­tiques avec la classe de jazz du con­ser­va­toire et la mairie de Men­ton dans le cadre du Print­emps des Poètes, invité dans ses class­es de nom­breux auteurs et édi­teurs (Bar­ry Wal­len­stein, Michael Glück…), organ­isé des ate­liers de cal­ligra­phie et d’écriture (travaux pub­liés dans Poet­ry in Per­for­mance NYC Uni­ver­si­ty) , Ses poèmes (dont cer­tains ont été traduits et pub­liés dans une dizaine de langues) en recueils ou dans des antholo­gies se trou­vent aus­si en ligne et dans divers­es revues, et elle a elle-même traduit et présen­té des auteurs du monde entier. Par­al­lèle­ment à l’écri­t­ure, elle s’in­téresse à la pho­togra­phie, et col­la­bore avec des artistes, plas­ti­ciens et musi­ciens. Site : Minotaur/A, http://minotaura.unblog.fr * pub­li­ca­tions récentes : Son Corps d’om­bre, avec des col­lages de Ghis­laine Lejard, éd. Zin­zo­line, mai 2021 La Noyée d’On­a­gawa, éd. Jacques André, févri­er 2020 (1er prix Quai en poésie, 2021) Sable, pho­tos et gravures de Wan­da Mihuleac, éd. Bilingue français-alle­mand par Eva-Maria Berg, éd. Tran­signum, mars 2019 (NISIP, édi­tion bilingue français-roumain, tra­duc­tion de Sonia Elvire­anu, éd. Ars Lon­ga, 2019) Memo­ria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l’autrice, ed. PVST. Mars 2019 (pre­mio A.S.A.S 2021 — asso­ci­azione sicil­iana arte e scien­za) Mémoire vive des replis, texte et pho­tos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – novem­bre 2018 L’Anneau de Chill­i­da, Ate­lier du Grand Tétras, mars 2018 (man­u­scrit lau­réat du Prix Lit­téraire Naji Naa­man 2017) Le Silence tinte comme l’angélus d’un vil­lage englouti, éd. Imprévues, mars 2017 La Dernière Oeu­vre de Phidias, suivi de L’In­ven­tion de l’ab­sence, Jacques André édi­teur, mars 2017. Aeonde, éd. La Porte, mars 2017 La dernière œuvre de Phidias – 453ème Encres vives, avril 2016 Labyrinthe des Nuits, suite poé­tique – Recours au Poème édi­teurs, mars 2015 Ouvrages col­lec­tifs — Antolo­gia Par­ma, Omag­gio in ver­si, Bertoni ed. 2021 — Mains, avec Chris­tine Durif-Bruck­ert, Daniel Rég­nier-Roux et les pho­tos de Pas­cal Durif, éd. du Petit Véhicule, juin 2021 — “Re-Cer­vo”, in Trans­es, ouvrage col­lec­tif sous la direc­tion de Chris­tine Durif-Bruck­ert, éd. Clas­siques Gar­nier, 2021 -Je dis désirS, textes rassem­blés par Mar­i­lyne Bertonci­ni et Franck Berthoux, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? Mars 2021 — Voix de femmes, éd. Pli­may, 2020 — Le Courage des vivants, antholo­gie, Jacques André édi­teur, mars 2020 — Sidér­er le silence, antholo­gie sur l’exil – édi­tions Hen­ry, 5 novem­bre 2018 — L’Esprit des arbres, édi­tions « Pourquoi viens-tu si tard » — à paraître, novem­bre 2018 — L’eau entre nos doigts, Antholo­gie sur l’eau, édi­tions Hen­ry, mai 2018 — Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approx­i­matif , 2016 — Antholo­gie du haiku en France, sous la direc­tion de Jean Antoni­ni, édi­tions Aleas, Lyon, 2003 Tra­duc­tions de recueils de poésie — Aujour­d’hui j’embrasse un arbre, de Gio­van­na Iorio, éd. Imprévues, juil­let 2021 — Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André , avril 2021 — Un Instant d’é­ter­nité, Nel­lo Spazio d’un istante, Anne-Marie Zuc­chel­li (tra­duc­tion en ital­ien) éd ; PVST, octo­bre 2020 — Labir­in­to delle Not­ti (ined­i­to — nom­iné au Con­cor­so Nazionale Luciano Ser­ra, Ital­ie, sep­tem­bre 2019) — Tony’s blues, de Bar­ry Wal­len­stein, avec des gravures d’Hélène Baut­tista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ?, mars 2020 — Instan­ta­nés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure, édi­tions Imprévues, 2018 — Ennu­age-moi, a bilin­gual col­lec­tion , de Car­ol Jenk­ins, tra­duc­tion Mar­i­lyne Bertonci­ni, Riv­er road Poet­ry Series, 2016 — Ear­ly in the Morn­ing, Tôt le matin, de Peter Boyle, Mar­i­lyne Bertonci­ni & alii. Recours au Poème édi­tions, 2015 — Livre des sept vies, Ming Di, Recours au Poème édi­tions, 2015 — His­toire de Famille, Ming Di, édi­tions Tran­signum, avec des illus­tra­tions de Wan­da Mihuleac, juin 2015 — Rain­bow Snake, Ser­pent Arc-en-ciel, de Mar­tin Har­ri­son Recours au Poème édi­tions, 2015 — Secan­je Svile, Mémoire de Soie, de Tan­ja Kragu­je­vic, édi­tion trilingue, Beograd 2015 — Tony’s Blues de Bar­ry Wal­len­stein, Recours au Poème édi­tions, 2014 Livres d’artistes (extraits) La Petite Rose de rien, avec les pein­tures d’Isol­de Wavrin, « Bande d’artiste », Ger­main Roesch ed. Aeonde, livre unique de Mari­no Ros­set­ti, 2018 Æncre de Chine, in col­lec­tion Livres Ardois­es de Wan­da Mihuleac, 2016 Pen­sées d’Eury­dice, avec les dessins de Pierre Rosin : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/ Île, livre pau­vre avec un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Pae­sine, poème , sur un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015) A Fleur d’é­tang, livre-objet avec Brigitte Marcer­ou (2015) Genèse du lan­gage, livre unique, avec Brigitte Marcer­ou (2015) Dae­mon Fail­ure deliv­ery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crog­nier, artiste graveuse d’Amiens – 2013. Col­lab­o­ra­tions artis­tiques visuelles ou sonores (extraits) — Damna­tion Memo­ri­ae, la Damna­tion de l’ou­bli, lec­ture-per­for­mance mise en musique par Damien Char­ron, présen­tée pour la pre­mière fois le 6 mars 2020 avec le sax­o­phon­iste David di Bet­ta, à l’am­bas­sade de Roumanie, à Paris. — Sable, per­for­mance, avec Wan­da Mihuleac, 2019 Galerie Racine, Paris et galerie Depar­dieu, Nice. — L’En­vers de la Riv­iera mis en musique par le com­pos­i­teur Man­soor Mani Hos­sei­ni, pour FESTRAD, fes­ti­val Fran­co-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the Riv­er » — Per­for­mance chan­tée et dan­sée Sodade au print­emps des poètes Vil­la 111 à Ivry : sur un poème de Mar­i­lyne Bertonci­ni, « L’homme approx­i­matif », décor voile peint et dess­iné, 6 x3 m par Emi­ly Wal­ck­er : L’Envers de la Riv­iera mis en image par la vidéaste Clé­mence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Ban­lieue» Là où trem­blent encore des ombres d’un vert ten­dre – Toile sonore de Sophie Bras­sard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf La Rouille du temps, poèmes et tableaux tex­tiles de Bérénice Mollet(2015) – en par­tie pub­liés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/ Pré­faces Appel du large par Rome Deguer­gue, chez Alcy­one – 2016 Erra­tiques, d’ Angèle Casano­va, éd. Pourquoi viens-tu si tard, sep­tem­bre 2018 L’esprit des arbres, antholo­gie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novem­bre 2018 Chant de plein ciel, antholo­gie de poésie québé­coise, PVST et Recours au Poème, 2019 Une brèche dans l’eau, d’E­va-Maria Berg, éd. PVST, 2020 Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, ed Jacques André, 2021 Un Souf­fle de vie, de Clau­dine Ross, ed. Pro­lé­gomènes, 2021