Il y a eu les annu­la­tions de presque tous les lieux où la Lit­téra­ture peut vivre. Le feu des genès­es de la créa­tion attisé par la partage, la fra­ter­nité, la Parole qui énonce hors des briques qui enfer­ment les âmes n’a pas pu créer de monde nou­veau, pas encore. Mais Ça con­tin­ue, rien ne peut faire cess­er cette source libéra­toire, le Poème. Une petite revue, Ficelle, arrive juste­ment régulière­ment dans ma boîte aux lettres. 

J’ou­vre l’en­veloppe et la qual­ité du tra­vail édi­to­r­i­al me rav­it tou­jours. Ces tout petits vol­umes au papi­er épais, dont la typogra­phie dis­crète laisse place à des couleurs portées par le tra­vail d’un plas­ti­cien, sont tenus dans leur cou­ver­ture à trois rabats comme un secret dans le bruit du vent. Que l’on ait en main le n° 143, qui nous emmène  dans “l’intime féminin”,  grâce à une “poésie végé­tale à fleur de peau”, et à “l’esprit du sen­suel partagé” qui se dégage des poèmes de Nicole Bar­romé accom­pa­g­nés par des gravures de Vin­cent Rougi­er, directeur édi­to­r­i­al. “En décou­vrant ces poèmes et en les illus­trant  « Ai-je été le papil­lon ou l’abeille qui, gour­mande, butine cette fleur ou ai-je rêvé d’être cette fleur, son pis­til ?  », dit-il à pro­pos de ce petit vol­ume. Ce numéro a d’ailleurs été pub­lié en cof­fret avec des gravures orig­i­nales du plas­ti­cien et éditeur. 

Revue Ficelle n° 143, Génésiques poèmes, Nocile Bar­romé, Edi­tions Vin­cent Rougi­er, Livret broché tiré à 200 ex, 48p 10,5 x 15 cm., 13€.

Les autres numéros ne démentent pas la grande qual­ité des con­tenus tout comme la haute tenue édi­to­ri­ale de l’ensem­ble : par exem­ple et comme on ne peut les citer tous (il y en a presque 150) le numéro FP7, De rupestre mémoire, con­sacré à Marc Delouze, dont les poèmes sont en “Con­ver­sa­tion avec des tableaux de Jean Vil­lalard”, puis se prê­tent à une “danse sur le papi­er, Con­ver­sa­tion avec un trip­tyque de Patri­cia Nikols”, et accom­pa­g­nent le “chant des ter­resCon­ver­sa­tion avec des poter­ies de Puisaye”.

 

Revue Ficelle, FP7, De rupestre mémoire, Marc Delouze, Edi­tions Vin­cent Rougi­er, Livret broché tiré à 300 ex., 40p, 10,5 x 15 cm, tirage courant 13€.

Au bord du vide, Jean Vil­lalard, dans la Revue Ficelle, FP7, De rupestre mémoire, Marc Delouze, Edi­tions Vin­cent Rougi­er, Livret broché tiré à 300 ex., 40p, 10,5 x 15 cm, tirage courant 13€.

Il faut donc saluer ce qui est, per­dure, et porte la Poésie encore comme un écho jamais tari. Ficelle par­mi d’autres, tient, arrive chez nous puisqu’on ne peut plus aller vers elle, lien comme ombil­ic du monde, d’un à un, de nous à nous, tous, réu­nis par ce fil d’Ar­i­ane qu’est la Poésie. Merci !

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Carole Mesrobian

Car­ole Car­cil­lo Mes­ro­bian est poète, cri­tique lit­téraire, revuiste, per­formeuse, éditrice et réal­isatrice. Elle pub­lie en 2012 Foulées désul­toires aux Edi­tions du Cygne, puis, en 2013, A Con­tre murailles aux Edi­tions du Lit­téraire, où a paru, au mois de juin 2017, Le Sur­sis en con­séquence. En 2016, La Chou­croute alsa­ci­enne paraît aux Edi­tions L’âne qui butine, et Qomme ques­tions, de et à Jean-Jacques Tachd­jian par Van­i­na Pin­ter, Car­ole Car­ci­lo Mes­ro­bian, Céline Delavaux, Jean-Pierre Duplan, Flo­rence Laly, Chris­tine Tara­nov,  aux Edi­tions La chi­enne Edith. Elle est égale­ment l’au­teure d’Aper­ture du silence (2018) et Onto­genèse des bris (2019), chez PhB Edi­tions. Cette même année 2019 paraît A part l’élan, avec Jean-Jacques Tachd­jian, aux Edi­tions La Chi­enne, et Fem mal avec Wan­da Mihuleac, aux édi­tions Tran­signum ; en 2020 dans la col­lec­tion La Diag­o­nale de l’écrivain, Agence­ment du désert, paru chez Z4 édi­tions, et Octo­bre, un recueil écrit avec Alain Bris­si­aud paru chez PhB édi­tions. nihIL, est pub­lié chez Unic­ité en 2021, et De nihi­lo nihil en jan­vi­er 2022 chez tar­mac. A paraître aux édi­tions Unic­ité, L’Ourlet des murs, en mars 2022. Elle par­ticipe aux antholo­gies Dehors (2016,Editions Janus), Appa­raître (2018, Terre à ciel) De l’hu­main pour les migrants (2018, Edi­tions Jacques Fla­mand) Esprit d’ar­bre, (2018, Edi­tions pourquoi viens-tu si tard), Le Chant du cygne, (2020, Edi­tions du cygne), Le Courage des vivants (2020, Jacques André édi­teur), Antholo­gie Dire oui (2020, Terre à ciel), Voix de femmes, antholo­gie de poésie fémi­nine con­tem­po­raine, (2020, Pli­may). Par­al­lèle­ment parais­sent des textes inédits ain­si que des cri­tiques ou entre­tiens sur les sites Recours au Poème, Le Cap­i­tal des mots, Poe­siemuz­icetc., Le Lit­téraire, le Salon Lit­téraire, Décharge, Tex­ture, Sitaud­is, De l’art helvé­tique con­tem­po­rain, Libelle, L’Atelier de l’ag­neau, Décharge, Pas­sage d’en­cres, Test n°17, Créa­tures , For­mules, Cahi­er de la rue Ven­tu­ra, Libr-cri­tique, Sitaud­is, Créa­tures, Gare Mar­itime, Chroniques du ça et là, La vie man­i­feste, Fran­copo­lis, Poésie pre­mière, L’Intranquille., le Ven­tre et l’or­eille, Point con­tem­po­rain. Elle est l’auteure de la qua­trième de cou­ver­ture des Jusqu’au cœur d’Alain Bris­si­aud, et des pré­faces de Mémoire vive des replis de Mar­i­lyne Bertonci­ni et de Femme con­serve de Bluma Finkel­stein. Auprès de Mar­i­lyne bertonci­ni elle co-dirige la revue de poésie en ligne Recours au poème depuis 2016. Elle est secré­taire générale des édi­tions Tran­signum, dirige les édi­tions Oxy­bia crées par régis Daubin, et est con­cep­trice, réal­isatrice et ani­ma­trice de l’émis­sion et pod­cast L’ire Du Dire dif­fusée sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM.